Par Josh Sheluk, 19 avril 2021
Prince, la légende du pop, est décédé en 2016 au jeune âge de 57 ans. En dépit de sa renommée, de sa fortune, d’une garde-robe remplie de bérets couleur framboise et d’une série de pièces musicales génératrices de redevances, cet homme a commis une grave erreur que trop de Canadiens semblent vouloir reproduire : il n’avait pas de testament.
Un sondage de l’Institut Angus Reid révèle que 51 % des Canadiens n’ont pas de testament, et que seulement 35 % en ont un qui est à jour. C’est une chose de vouloir imiter le fabuleux style personnel de Prince, mais toute une autre de suivre ses traces en mourant sans testament. Nous ne le recommandons pas.
Un plan successoral ne concerne pas seulement les riches et il implique beaucoup plus qu’un testament. Voici quelques scénarios réels qui pourraient vous toucher de plus près que l’histoire d’une vedette pop internationale.
Scénario 1 :
Un père célibataire a deux enfants mineurs. Il a un emploi bien rémunéré et des actifs accumulés : un REER, un CELI et la maison familiale. Il a aussi une police d’assurance-vie qui serait versée à son décès. Il aimerait que les actifs soient gérés de façon professionnelle pour ses enfants jusqu’à leur 25e anniversaire.
Le cas semble peut-être évident, mais le père en question a désespérément besoin d’un plan successoral approprié. À son décès, il y aura des conséquences fiscales en ce qui concerne le REER, une fiducie officielle doit être établie par un avocat, un fiduciaire doit être nommé et les actifs doivent être liquidés. La seule vraie façon de faire ces choses, c’est à l’aide d’un testament.
Scénario 2 :
Un couple marié a deux jeunes enfants. Ils ont des dettes, mais n’ont pas beaucoup d’économies. Il existe une modeste police d’assurance-vie fournie par l’employeur de l’épouse, mais en l’absence de patrimoine personnel et compte tenu d’un manque d’argent, ils n’envisagent pas encore de créer un testament.
Le patrimoine personnel ne détermine pas la nécessité de créer un plan successoral. Fait important, un plan successoral approprié couvre la tutelle des enfants mineurs. Sans directives explicites des parents, la question de la tutelle pourrait devoir se résoudre devant les tribunaux. Lorsque des membres de la famille ne s’entendent pas, les seuls gagnants sont les avocats.
Scénario 3 :
La mère de votre amie est décédée. Les demi-sœurs de votre amie aimeraient que leur mère soit enterrée à côté de leur père, qui est mort il y a 50 ans. Votre amie, bien sûr, souhaiterait que sa mère soit enterrée à côté de son père à elle, qui était le mari actuel de la défunte depuis 45 ans.
Un plan successoral approprié comporte une directive finale à l’intention des endeuillés sur ce qu’il faut faire avec les restes de la personne décédée. Il est souvent difficile de prévoir les problèmes ou les différends qui pourraient survenir après votre décès, et c’est pourquoi un plan bien structuré et bien réfléchi est essentiel.
Alors, devriez-vous avoir un plan successoral? D’après notre expérience, la réponse est presque certainement « oui ». Et ce plan successoral devrait presque certainement comprendre un testament, la nomination d’une procuration et une directive finale. Non seulement devriez-vous avoir un plan, mais vous devriez aussi le réexaminer régulièrement, car il est probable que vous changerez d’avis au fil du temps.
Si vous avez de la difficulté à déterminer par où commencer, il vaudrait la peine de consulter un professionnel. Un conseiller financier ou un avocat qui se spécialisent dans les testaments et les successions serait un bon point de départ.
Josh Sheluk, CFA, CFPMC, CIMMD, est gestionnaire de portefeuille chez White LeBlanc Wealth Planners, iA Gestion privée de patrimoine, à Burlington, en Ontario.